Concours d'écriture #3 : les poèmes
Bonjour à tous.tes ! Très heureuse de vous retrouver pour vous dévoiler les cinq poèmes gagnants de ce troisième concours d'écriture !!
Merci à tous.tes les participant.e.s pour vos textes que nous avons pris beaucoup de plaisir à lire. Le choix a été long et difficile mais nous avons fini par nous décider sur les cinq finalistes. Voici sans plus attendre leur poème !
5 - Champs ensoleillé
Belle après-midi d'été, la brise venait décoiffer mes cheveux ébouriffés.
Je me trouvais dans un champ, où les herbes hautes couvraient mes genoux.
Le soleil m'éblouissant, je baissais la tête pour admirer, ces petit être en dessous de nous.
Ce que j'observais était plaisant, et drôle à la fois, à travers les hautes herbes une société travaillait.
Fourmi, abeille, papillon, un monde infiniment petit, coexistaient sous mes pieds.
Mes yeux poussés par la curiosité, firent fléchir mon dos, à présent la verdure chatouillait mon visage.
<< abeille faite attention à votre pollen! >> << descend de ma fleur sale fourmi! >> je leur donnais des voix tel un mage
Mon ignorance ne donnait aucune importance, à ces insectes, si critiqués.
Par mes gardes, la culpabilité me fit rompre les genoux, à quatre pattes, les hautes herbes me camouflèrent.
Mes larmes coulèrent pour ce monde qu'on ne regarde jamais, pour cette injustice, la nature nous cache toujours sa beauté.
Pleure et pleure, les fontaines de mes yeux, servaient maintenant de pluie, je gênais leur activité.
Emplie de courage, je me relevais au plus vite, séchant mes larmes, regardant au loin, avec un souffle sans barrière.
Moi, au milieu d'un champ ensoleillé.
Aurélien Bron
Un joli poème amusant et original, qui donne envie de se pencher sur "ce monde qu'on ne regarde jamais".
4 - Dans l'ivresse d'une onde...
Tout l'univers sonore est empli du ressac
Dans son flux son reflux chante une mélodie
L'âme alors apaisée y dresse son bivouac
Des sentiments divers surgissent tout en vrac
Bien loin de l’ordinaire et de sa comédie
La fraîcheur se savoure et même se mendie...
Il se trouve émaillé par le cri d'un oiseau
Qui dans son élégance au-dessus de nous glisse
Avec sérénité naturel et brio
Dans ce jardin secret ce fragile patio
S'abrite le bonheur -désirable calice-
Le temps qui se suspend devient notre complice…
Un soudain courant d'air nous apporte un parfum
Celui de goémons se baignant dans l'écume
Toujours renouvelé le spectacle est sans fin
Simple il nous satisfait -contentement non feint-
Il chasse la grisaille il chasse l'amertume
Il chasse le train-train son hypnotique brume…
Dans un très beau fondu tout amoureusement
Là-bas le ciel et l'eau se troublent et se marient
Dans un bal de couleurs majestueusement
L'horizon vient s'offrir tout langoureusement
Loin de l'humanité loin de sa barbarie
Toute cette Beauté devient une armoirie…
Didier Colpin
On lit derrière ce beau poème un travail de vocabulaire, de rimes et de syllables. Du grand professionnalisme, nous sommes en admiration !
3 - Senteurs
L’odeur d’herbe coupée invite au voyage.
Les paysages dorés révèlent des terres lointaines.
Les épices ensorcellent.
Le soleil enchante les cœurs.
Le parfum de la pluie d’orage ravit les sens.
Les premières gouttes s’écrasent lourdement,
exacerbent les effluves fugaces de la journée.
Les chemins exhalent leur arôme éphémère,
mais enivrant.
La fragrance du gardénia envoûte le passant.
La subtile essence du jasmin charme le rêveur.
Elles séduisent, fascinent et obsèdent,
hantent leur nuit de sensualité diffuse.
Venoltu
J'ai adoré le thème du texte, qui, contrairement aux poèmes classiques, ne décrit pas des observations visuelles mais olfactives. Un véritable voyage à travers les odeurs de la nature !
2 - Dansons sous la pluie avec Sénèque
La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe
C’est d’apprendre à danser sous pluie
La vie, ce n’est pas de vendre ce qu’on amasse
C’est le bonheur d’un regard qui luit
Les étincelles jaillissent de la nuit
Eclairent au passage des bouts d’ennui.
On apprend à sauter dans les flaques
A se griser du froid, des dents qui claquent
On préfère alors le vent de face que le temps qui efface
On va de l’avant laissant l’écran en mode veille
S’étonnant, à chaque marche, du monde et de ses merveilles
Sénèque stoïque situe le bonheur à l’intérieur de l’être
Peu importe les combats, les labeurs à quelques mètres
La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe
C’est d’apprendre à danser sous pluie.
Jérôme
Un poème très accessible qui, de part des phrases simples, courtes, mais justes, et en reprenant les paroles de Sénèque, nous touche et nous laisse méditer.
1 - L'amour intéressé
On n'aime que ce que l'on voit
Mon grand-père aimait bien ses vaches
Bonnes bêtes paissant tranquilles
Donnant de la viande et du lait
Ma grand-mère aimait bien son âne
Bonne bête, paupières basses
Portant ce qui passait sa force
Mon père aimait beaucoup son chien
Son œil vif, sa capacité
À mettre au pied l'oiseau tiré
Ma mère aimait beaucoup ses poules
Indociles mais généreuses
Les œufs étaient à tous repas
J'aime mes petits poissons rouges
Moi qui vis loin de la nature
Je leur parle à travers le verre
Hubert Camus
Nous étions unanimes sur celui-ci ! Il a suffit de quelques tercets courts et sans rimes pour poser avec simplicité une histoire douce et poétique. Gros coup de coeur !
J'espère que vous aurez apprécié autant que nous la lecture de ces cinq poèmes ! Le gagnant final aura droit à un prix livresque (je donnerai plus d'information par mail) !
Bravo à eux mais aussi à tous les autres, vous lire fut un réel plaisir !
Je remercie également mes deux acolytes R. et K., sans qui il aurait été difficile d'établir un classement parmi les 80 poèmes reçus !
Je précise que nous ne sommes pas experts en poésie et que, s'il vous semble évident que tel poème mérite telle place, nous avons de notre côté laissé notre propre expérience juger des meilleures décisions à prendre. Ce classement est donc purement subjectif, mais heureusement l'espace commentaire est là pour vous laisser débattre de vos textes favoris !
Allez lire les nouvelles gagnantes, et si c'est déjà fait...
À très vite pour un prochain article !
Enabla ;)